
Récemment j’ai lu ce livre du philosophe allemand, Hartmut Rosa. Lors d’un séjour en Chine, l’universitaire venu y présenter le concept d’accélération, fait l’expérience de la modernité chinoise qui peut se résumer par ce seul mot : rapidité.
Les chantiers y sont nombreux. Le visage des villes changent à une vitesse époustouflante, porté par les transformations technologiques et la croissance économique. Or, derrière ce progrès se cache un malaise croissant que nous connaissons ici aussi et que trahissent les concepts de simplicité volontaire et de décroissance.
Qu’en pense Rosa? Le philosophe médite depuis longtemps sur le concept d’accélération. Il fait le constat, comme beaucoup de nous, que nos existences vont vites, trop peut-être… Elles sont un peu à l’image de nos sociétés qui doivent croître, produire sans cesse pour conserver leurs structures institutionnelles.
Quel serait donc le remède à cette accélération délétère? Rosa en propose un original; la résonance. Mais qu’est-ce que cela?
Pour Rosa, être en résonance signifie se connecter aux autres, à la nature et à un univers qui fait sens. Or, ce besoin de connexion est malmené par l’accélération vertigineuse de notre quotidien. Comment savoir si nous sommes en résonance? Quand on a bêtement envie de sourire, quand on se met à fredonner… Ce sont ces moments que l’on doit rechercher. Toutefois, comment concilier cette quête individuelle de sens et de résonance quand, collectivement, nous continuons de focusser sur les indicateurs de performances?
Malheureusement, l’auteur demeure vague à ce sujet. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un ouvrage intéressant. Bien qu’il n’apporte rien de nouveau à la critique de notre époque, il s’agit d’un autre témoignage d’une prise de conscience de plus en plus répandue à propos des défaillances de la modernité et du concept de progrès qui lui est intimement lié.
Du même auteur :
Aliénation et accélération, vers une théorie critique de la modernité tardive

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